LE RECÉPAGE À L’AIDE D’UNE PLATINE DE SÉPARATION ALTIMÉTRIQUE : INGÉRABLE !

recépage

Il s’agit de positionner horizontalement dans le béton frais une plaque en bois, fixée à la cage d’armature, à l’altitude de recépage. Cette technique a fait l’objet d’un dépôt de brevet par un Japonais, il y a trente ans. Le principe est de créer une faiblesse sur le plan de coupe afin de pouvoir arracher facilement la tête du pieu à recéper. Régulièrement reprise par différentes entreprises apportant chacune leur variante, le résultat est toujours le même depuis 30 ans : solution ingérable !

Avant d’en expliquer le principe et ses contraintes, il serait bon de relever certaines incohérences du principe.

  • Incohérence n° 1 

Le recépage ayant pour fonction d’éliminer le béton impropre à la construction sur une hauteur théorique plus ou moins égale au diamètre du pieu, enfoncer dans le béton frais une plaque légèrement inférieure au diamètre du pieu, revient à enfoncer et maintenir en dessous de l’altitude de recépage le béton impropre !

  • Incohérence n° 2 

Il n’est pas rare que l’on soit obligé d’utiliser un vibreur pour enfoncer une cage d’armature dans le béton frais. Si la cage est, de surcroît, équipée d’une plaque qui fait obstruction cela devient impossible !

  • Incohérence n° 3 

Les règles de l’art interdisent le recépage mécanique sur un béton âgé de moins de 5 jours, sa résistance insuffisante risquerait d’entrainer une rupture de la tête de pieu. Hors cette solution impose un recépage dans les heures qui suivent la prise du béton !

Ces 3 incohérences soulevées, il est surprenant que depuis une trentaine d’années, des dizaines d’entreprises, et non des moindres, ont tenté de développer ce genre de techniques ignorant ces questions fondamentales !

LE PRINCIPE

Il s’agit de positionner horizontalement dans le béton frais une plaque en bois, fixée à la cage d’armature, à l’altitude de recépage.

Celle-ci a pour fonction de générer une ligne de faiblesse dans le béton à l’altitude de recépage.

Dans les heures qui suivent le bétonnage, et après terrassement, on arrache la partie à recéper. La ligne de faiblesse générée par la planche horizontale aura pour fonction de guider la ligne de fracture à la bonne altitude.

POURQUOI CETTE SOLUTION NE PEUT PAS FONCTIONNER

1°) Pour les pieux réalisés avec la technique dite du « FORÉ/TUBÉ » :

  • Il est impossible de maintenir la cage d’armature équipée de sa planche horizontale à la bonne cote pendant que le béton pousse la planche vers le haut lors de la phase de coulage,
  • La planche doit laisser passer, en son au centre, le tube plongeur de bétonnage, un espace de Ø 400mm doit rester libre, c’est autant de béton supplémentaire qu’il sera impossible d’arracher.

2°) Pour les pieux réalisés en tarière creuse

  • Pour enfoncer la cage équipée de la planche dans le béton frais, il faudra impérativement :
  1. Utiliser un béton fluidifié pour espérer pouvoir enfoncer la cage équipée de sa planche dans le béton, (renchérissement substantiel du coût du béton).
  2. Fabriquer un gabarit pour chaque diamètre. Ces gabarits seront de véritables constructions métalliques lourdes et résistantes pour supporter non seulement les vibrations générées par un gros vibreur associé et une masse importante capable de compenser la résistance du béton frais à l’enfoncement de la cage (Poussée d’Archimède).

Le coût supplémentaire par pieu n’est pas amortissable.

ADMETTONS que l’on trouve des solutions techniques susceptibles de justifier ces coûts.

ADMETTONS que l’on accepte de recéper dans les heures qui suivent sans attendre les 5 jours des règles de l’art.

COMBIEN DE TEMPS FAUT-IL ATTENDRE AVANT DE RECEPER ?

                 Réponse : UN CERTAIN TEMPS !

  • Trop tôt, le béton n’est pas suffisamment résistant :

Les crochets de levage vont s’arracher.

recépage

  • Trop tard, le béton sera inarrachable, il faudrait pouvoir donner de violents coups latéraux pour espérer le rompre ce qui est rigoureusement interdit.
  • En été, avec de fortes chaleurs, la prise est rapide la montée en résistance également !
  • En hiver, par temps froid, la prise est lente et la montée en résistance également !
  • Faudra t il revenir la nuit pour arracher les blocs ?

ADMETTONS que l’on y soit arrivé !

Comment peut-on garantir ?

  • la planéité du recépage,
  • l’absence de rupture de la tête de pieu sous la zone de recépage,
  • l’absence de fissure sous la zone de recépage,
  • le non décollement du pieu du fond de trou.
  • la validation d’une telle solution par des organismes spécialisés.

Des questions toutes sans réponses !